Racines. Quête de soi. Réalisation de soi. Identité.
Il est certain que mon travail s’oriente vers la réalisation de soi. Enfin, avant de réaliser ce « soi » mystérieux, il est utile d’en faire la connaissance. C’est qui ce « soi » qui sommeille au fond de nous?
C’est cette partie de nous qui est unique, singulière et qui attend une chose vitale et essentielle: s’exprimer, dire ce qu’elle a à dire, offrir ce qu’elle a de plus beau et d’authentique au Monde.
Je réalise en relisant ces mots que l’on pourrait s’imaginer qu’il s’agit de réaliser quelquechose de grand et majuestueux, une mission de vie par exemple, qui apporterait une forme de bonheur ultime. Je ne crois pas à ça.
Je crois que la réalisation de soi peut, en extérieur, prendre des formes extrêmement banales. On peut faire n’importe quel métier, n’importe quelle activité, être un père, une mère, un.e ami.e, une soeur, une personne lambda… et se réaliser pleinement. Ce n’est pas notre situation extérieure et visible qui témoigne de ça.
Se réaliser est plutôt une forme d’alignement entre la tête (nos pensées), le coeur (nos émotions) et le corps (véhicule de l’âme). C’est donc quelquechose de très personnel, intérieur et même…secret et caché.
Ce qui permet l’épanouissement de ce Soi, c’est de s’orienter dans la vie en suivant nos valeurs fondamentales, auxquelles il est donc nécessaire de s’intéresser pour bien les connaître. Quête personnelle implique travail personnel et connaissance de soi. Et cette forme de travail, qui est un pan fondamental de l’éducation humaine, n’est pas enseigné à l’école.
Probablement car l’humain n’est pas au centre de notre société.
Le vivant, le mouvement, ne sont pas au centre de notre société.
Ce qui est au centre de ce Monde, ce sont l’efficacité, les cadres stricts, les émotions tues, le mental au pouvoir.
Et c’est précisément en ce centre que la rupture, avec qui nous sommes profondément, a lieu.
Ce qui est au centre de ce Monde, c’est de vivre une vie qui n’est pas la nôtre. Car « tout le monde » le fait après tout. Parce que le Monde tourne ainsi. Parce que… comment faire autrement? Parce qu’il faut bien vivre.
J’ai longtemps pensé que mon travail n’intéresserait personne.
Pas parce que je manque de confiance en moi.
Mais parce que la peur de vivre cette vie qui est nôtre est tellement présente et écrasante pour la majorité que beaucoup refuseront de s’embarquer sur le chemin de la découverte de Soi. Beaucoup préféreront à moitié vivre. Survivre émotionnellement. Toute leur vie.
Celles et ceux qui font ce choix: je ne vous juge pas. Je vous envoie toute ma compassion car je trouve extrêmement difficile et insupportable de vivre une vie qui ne serait pas la mienne. Vous avez beaucoup de courage.
Je défends une utopie qui, je le sais, peut déranger.
« Tu crois qu’on a le temps ou l’envie de changer de vie, d’être nous-mêmes? ».
Je crois que pour ceux qui se sont embarqués sur ce chemin, et continuent à faire ce choix au quotidien… bah, y’a pas forcément eu de choix. Mais plutôt une nécessité absolue de se réinventer.
La vie nous pousse parfois au bout du bout du bout, dans un cul-de-sac. Quand il ne reste plus rien – dumoins, c’est ce que l’on s’imagine – il reste la créativité. C’est elle qui permet de voir au-delà, de percevoir que d’autres chemins existent, des chemins de traverse aussi, des chemins inattendus, des rencontres inédites.
L’obstacle principal à la réalisation de soi, c’est la peur. La peur de changer, la peur de ce que l’on va découvrir sur soi, sur le Monde et sur les autres, la peur de ce que l’on doit laisser partir pour s’émanciper et grandir, la peur de se regarder en face.
L’antidote à la peur, c’est l’Amour. Prendre ses peurs par la main et les accepter pour les transcender. Leur envoyer de la lumière. Bien sûr, ça peut paraître très New Age et esotérique dit comme ça (et ça l’est, un peu 🙂 ). Mais cette approche est en réalité très pragmatique et ancrée dans le corps et la matière.
Et surtout, l’Amour est vraiment ce qui « marche ». C’est grâce à l’Amour de soi que l’on crée des changements écologiques et pérennes pour soi et non des « quick fix ». C’est grâce à l’Amour que l’on se sent en paix et en harmonie, et non en lutte. Car l’Amour est ce qui donne l’espace et l’ouverture pour rêver un autre rêve. L’Amour de soi, c’est agir en respectant son écologie intérieure, ses ressources, ses désirs, ses besoins, son corps, son identité.
Je crois que mes prochains articles détailleront ces thématiques, de manière plus spécifique.