Quand on travaille sur soi, y’a des sujets qu’on évite. Y’a des parties de soi et de son histoire qu’on ne veut pas voir. Une blessure, une faille, quelquechose d’ouvert, exposé, vulnérable qu’on ne sait comment réparer. D’ailleurs, réparer n’a jamais été une option.
La stratégie de survie, c’est de vivre avec. Oublier. Fuir. Nier l’existence de la douleur. Se construire autour de cette faille. Espérer fort que notre écosystème en béton armé protègera le bobo toute notre vie. Croiser les doigts pour que cette faille reste invisible aux yeux des autres. Prier pour que notre vie se déroule bien, quand-même.
De temps en temps, la faille se manifeste. De plus en plus fort. Car cette faille est comme une racine ancienne qui continue de grandir en nous. Une racine autour de laquelle nous avons construit notre identité. Le château, jusqu’alors solide protecteur, devient branlant, tremblant, menace de craquer.
Bien sûr, on sent tout ça. Mais on ne sait pas vraiment quoi faire. On ne réalise même pas qu’on peut agir. Qu’on a la possibilité de faire autrement, pour soi. Qu’on a le droit de vivre autrement. De transformer notre écosystème en une force vivante. Qu’on a le droit de sortir du château. Qu’on a le droit de prendre notre place.
Respire à fond. On va parler de ce château dont t’arrives pas à sortir. On va parler de ce truc qui te semble immense, bien trop grand, que tu as besoin d’explorer pour une vivre une bonne vie.
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Etrangement, j’ai eu un mal fou à formuler la suite de cet article. Je suis une femme très âgée 😊 et parfois, la technologie me submerge. Donc, j’ai écrit, à la main, dans mon carnet “Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui a peur d’affronter ses plus grandes blessures?” et voici les réponses que j’ai obtenues.
”Et bien, je dirais que s’il (l’humain) a envie d’explorer ses plus grandes blessures, alors il devrait les explorer. L’envie arrive lorsque le timing est bon. Si l’envie est là, c’est que vous êtes prêt.
Si vous avez peur, prenez votre peur par la main et demandez-lui de quoi elle a besoin… Souvent, elle aura besoin de sécurité. Vous devez comprendre que vous avez fait jusque-là un excellent travail de protection de vous-même et que tout changement devra se faire de manière incrémentale, petit à petit. Ne rien presser. Ne rien bousculer. Agir avec élégance.
Les gens sont souvent pressés. Ils pensent qu’il faut aller vite. La montagne est là alors il faudrait la grimper de suite. Ce n’est pas vrai. Observe la montagne. Comprends-la. Ressens son histoire. Ressens ce qu’elle raconte de toi, de ton histoire, de ton identité. Ne vous comportez pas comme des colons, prêts à conquérir tout, tout de suite. Soyez curieux vis-à-vis de vous-même et n’agissez jamais avec empressement ou agressivité. Cela ne marche jamais sur le long-terme…
Vous avez mis, combien de temps… 30 ans? à construire la personne que vous êtes aujourd’hui? Et vous voulez vous transformer en quelques jours? Mois?
Installez-vous dans la rocking chair, on a le temps. Vous avez le temps. Démêlez les noeuds tranquillement, patiemment. Vous devez désapprendre pour réapprendre. Désapprendre la survie émotionnelle pour réapprendre… à être vivant, tout simplement.
Vous avez déjà vécu du drame, de la douleur. Ne vous mettez pas la pression. Décidez seulement aujourd’hui que vous en avez assez, que vous désirez autre chose.
J’allais dire: faites un pas. Mais même pas! Tournez seulement votre regard, un peu. Puis votre tête. Et laissez le reste de votre corps suivre ce mouvement naturellement. C’est ainsi qu’on change de posture, de regard, de perspective.
Ne soyez pas bourrin. Vous pourriez aller très vite ensuite, apprendre très vite… Car on avance très vite lorsque l’on est dans la bonne direction. Sinon, c’est la lutte, les arrêts fréquents, la voiture qui s’embourbe.
Créez en vous l’espace pour que votre système se réorganise en souplesse, comme un puzzle dont les pièces ont besoin d’être réagencées pour offrir une plus belle image.
Si vous avez peur, si vous n’osez pas, c’est peut-être parce que vous voyez la montagne et que vous vous pensez incapable de l’explorer. Or, ce n’est pas la montagne que vous avez besoin de voir. Mais en s’approchant juste assez d’elle, vous verrez les petits sentiers cachés, les roches mystérieuses et diverses, la végétation incroyable et si particulière à cette montagne.
Vous verrez tout ce que cette montagne a à vous apprendre, sur elle et sur vous. C’est de cette exploration, cette curiosité, que vous (re)découvrirez vos fondations, votre sécurité intérieure, le nectar de la vie grâce auxquels vous pourrez aller n’importe où… et surtout vers vous-même.”
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