J’aime bien observer les attitudes et réactions des gens lors de célébrations importantes les concernant.
Observer des jeunes mariés auxquels une maman fait un discours. Regarder une femme recevoir un cadeau auquel elle ne s’attendait vraiment pas. Célébrer la joie de parents qui apprennent qu’ils vont devenir grands-parents.
Je m’attarde sur leur visage afin d’y percevoir les signes visibles de l’émotion. Parfois, l’émotion est invisible à l’œil nu alors que moi, à la place de ces personnes-là, j’aurais été très émue. J’aurais pleuré, peut-être même à chaudes larmes.
« Oh non tu sais, unetelle ne pleure pas. Elle est forte. »
C’est ce qu’on m’a répondu une fois.
Etant du genre à pleurer devant des Walt Disney beaucoup plus facilement qu’en d’autres circonstances, je ne savais pas trop si je devais me ranger dans la catégorie « solide comme un roc » ou « fragile comme une crêpe dont on a raté la recette et dont on sait qu’elle peut rompre à tout moment ».
Et puis, j’ai réalisé que j’avais mis le doigt sur une chose importante: l’émotion, lorsqu’elle naît chez une personne, est impalpable, invisible.
Certains la montrent, d’autres non.
Certains la vivent et l’expriment à l’intérieur, d’autres l’extériorisent.
Ce que l’on perçoit de l’émotion de l’autre est simplement ce qu’il choisit de nous montrer.
Que l’on montre ou pas ses émotions: y’a pas de fort, y’a pas de faible.
Il n’y a que des manières de vivre avec ses émotions et chacun fait du mieux qu’il peut, selon ses apprentissages, son histoire, son éducation, ses expériences.
LES ÉMOTIONS, A QUOI CA SERT?
C’est drôle de s’apercevoir que le premier film qui me vient à l’esprit, en matière de gestion des émotions, est un dessin animé que j’ai tardé à regarder: Vice-Versa.
Et j’ai adoré. Pourquoi?
Car Vice-Versa permet d’expliquer le fonctionnement des émotions d’une manière simple, ludique et accessible à un enfant de 5 ans.
Et finalement, il est bien utile parfois de se remettre dans la peau de cet enfant que nous sommes encore pour comprendre le rôle de nos émotions, dont le fonctionnement est assez simple.
– L’émotion ne se contrôle pas. Elle se déclenche automatiquement et de manière inconsciente dès qu’il se passe quelquechose dans notre expérience.
– Malgré ce que le titre de mon article laisse entendre, l’émotion ne se gère pas. En tout cas, pas consciemment, pas comme on gère un dossier dont on a envie de se débarrasser au boulot. Non, l’émotion se vit. Point.
LES ÉMOTIONS NÉGATIVES
Il y a des émotions qu’on n’a pas envie de vivre, qu’on a envie de planquer sous le tapis. On les appelle communément les émotions négatives: anxiété, angoisse, troubles de l’humeur, tristesse, colère et tant d’autres.
Et pourtant, si elle est désagréable ou douloureuse, l’émotion n’est ni négative ni positive. Elle est, simplement. Elle passe. Elle traverse. Et il est important de la vivre.
Pourquoi?
Car l’émotion est porteuse d’un message. Un message parfois difficile à entendre, difficile à comprendre, surtout pour notre intellect.
Notre mental est avant tout gourmand d’explications et d’analyses mais possède un pouvoir limité sur la gestion de nos émotions. Connaître la raison d’être d’une émotion n’en permet pas forcément la libération.
Si je devais résumer la vie d’une émotion:
-> quelque événement se passe dans mon expérience,
-> déclenche une émotion
-> que j’accueille et vis pleinement
-> dont je comprends le message
-> et alors, l’émotion peut disparaître, se libérer
LES ÉMOTIONS QUI BLOQUENT
Dans la réalité, les émotions qui nous traversent n’ont pas toujours la chance de suivre ce cheminement idéal.
L’intensité de l’expérience, de l’émotion peut créer des blocages. Les émotions douloureuses persistent alors dans le temps et empêchent la vie de reprendre son cours pleinement.
En tant qu’accompagnante, l’émotion est une formidable base de travail.
Je vous accompagne, dans votre émotion, de manière à ce que vous entendiez le message de celle-ci, y puisiez des ressources et pourquoi pas que vous en appreniez quelquechose de différent.